Le P’tit marché solidaire de Limoilou

An infographic describing the four sections of Le P'tit Marché Solidaire: Mini-Marché, Marché Ambulant (Velos), Transport, and Boîtes à Légumes.

Introduction

Nom du projet : Le P’tit marché solidaire de Limoilou

Nom de la personne contact : Gracia Adam

Adresse courriel : securitealimentairelimoilou@hotmail.com

Numéro de téléphone : 418 262-0057

Mission du P’tit marché solidaire de Limoilou (PMSL)

Accroître l’accès physique et économique à des légumes et fruits frais, de production locale dans la mesure du possible, particulièrement à des personnes en situation de pauvreté et d’exclusion sociale.

Gouvernance

Porteur du projet : Le Centre communautaire Jean-Guy-Drolet (CCJGD)

Collaborateurs et leur(s) rôle(s) : 

  • Le CCJGD : fiduciaire et porteur du projet. Prêt de locaux.
  • L’OMHQ: prêt de locaux. 
  • La Ville de Québec: autorisations de vente sur voie publique.
  • Citoyens et organismes du milieu: connaissance de la réalité du milieu (comité de suivi, promotion, jardins collectifs – Don de légumes).
  • CIUSSS – organisation communautaire (soutien des partenaires et de la chargée de projet)

Besoins auxquels répond le PMSL

Plusieurs citoyennes, citoyens et intervenant.e.s travaillent à renforcer leurs capacités à assurer la sécurité alimentaire à l’échelle des trois quartiers de Limoilou (Lairet, Vieux-Limoilou et Maizerets), et ce, depuis plusieurs années. L’insécurité alimentaire touche 4,6% des personnes âgées de 12 et plus dans la Capitale-Nationale. Ce pourcentage est trois fois plus élevé pour le secteur Basse-ville/Limoilou/Vanier soit 15,5%. Les quartiers de Maizerets et Lairet ont également été identifiés comme étant des “déserts alimentaires” lors d’une enquête menée par la Santé publique en 2014. Les citoyennes et citoyens en situation de vulnérabilité rencontrent deux principaux défis qui, entre autres,  affectent leur sécurité alimentaire : l’accès physique et économique aux aliments, ainsi que le transport. Le PMSL a été réfléchi avec nos partenaires afin de contourner ces deux problématiques. Des citoyennes et citoyens, des organismes et des organisations du milieu font partie d’un comité de suivi qui chapeaute ce projet qui existe depuis 2013.

Résultats du projet

Quatre volets

Aujourd’hui le PMSL tente d’atteindre sa mission via quatre volets qui se sont développés au fil des ans, à savoir: le mini marché, le marché ambulant, les boîtes de légumes et le transport. Ces volets sont présentés dans les lignes qui suivent.

Volets mini marché et marché ambulant

Le mini marché

A stand with Le P'tit Marché Solidaire's logo on the awning, surrounded by people.
Mini marché dans Stadacona - Le dimanche

C’est en septembre 2013 que ce 1e volet du PMSL a vu le jour. Le mini marché a eu lieu pendant les 4 dimanches de septembre, dans le parc Cartier-Brébeuf de Limoilou.  Par la suite, à la demande de citoyennes et citoyens, il est installé au coin de l’avenue de Guyenne et de la rue de l’Espinay, toujours les dimanches après-midi.  Il a maintenant lieu chaque année, en août et septembre (pendant 8 semaines) et il vend à prix abordable des légumes et des fruits, majoritairement de production locale. 

On y vend à prix abordable des légumes et des fruits, majoritairement de production locale. Nous y arrivons grâce aux collaborations suivantes :

  • Des agriculteurs locaux qui acceptent de nous vendre des légumes au prix du gros;
  • Un épicier dans le milieu qui nous vend des fruits au prix coûtant;
  • Deux jardins collectifs partenaires du projet qui nous font un don de leurs surplus de légumes et fines herbes. Nous ne cherchons pas d’autres dons de denrées alimentaires. Ces deux jardins produisent du miel. Nous les encourageons en vendant leurs pots de miel lors de nos marchés (fixe et ambulant) et/ou en les achetant afin de les offrir en cadeau de reconnaissance à tous les citoyens qui s’impliquent à chaque saison.

Nous vendons ces légumes et fruits au prix coûtant. Nous offrons gratuitement les fines herbes aux citoyens qui fréquentent les marché fixe et ambulant, afin de les faire découvrir et pour faire plaisir à ces citoyens.

Le marché ambulant

Two people with bikes are loaded up with fresh produce.
Elizabeth et Caroline prêtes pour la route – Marché ambulant

Le  2e volet, le marché ambulant avec ses 2 vélos tricycles, a fait son entrée dans le PMSL en 2014. Des parcs et les bibliothèques de Limoilou sont visités les samedis, également en août et septembre, pour vendre les mêmes légumes et fruits disponibles au mini marché. On essaie de couvrir l’ensemble du territoire de Limoilou avec ce marché ambulant.

Depuis 2014, ce volet contribue aussi à faire découvrir aux enfants de centres de la petite enfance (CPE) des légumes locaux. Les tout-petits accueillent le vélo et le cycliste leur fait découvrir les légumes qui s’y cachent. Ces légumes sont  dégustés par la suite au CPE. Ces CPE ont également accès au marché ambulant pour la vente auprès des parents. 

Le vélo bien chargé offre une variété de légumes et fruits

Donner au suivant

En 2017, le comité de suivi du projet a senti la nécessité d’instaurer le  « donner au suivant » en offrant gratuitement des fruits et légumes à des citoyens pour qui c’est plus difficile de se les procurer. Les citoyens peuvent donc faire des dons en légumes et/ou fruits.  Les denrées ainsi amassées sont offertes à des citoyens dans le besoin, de façon anonyme.

A box of produce.
Un panier des légumes – Donner au suivant

Volet Boîtes de légumes

Dans l’objectif de rendre accessibles les légumes et les fruits frais pendant le reste de l’année, les boîtes de légumes ont été proposées aux citoyennes et citoyens de Limoilou. Elles sont offertes bimensuellement depuis 2016, de fin octobre/début novembre jusqu’à la mi-juin. Elles sont vendues à prix fixe, en trois formats : petit à 5$,  moyen à 10$ et gros à 15$. Les moyens et gros formats contiennent 10 à 13 variétés de légumes et de fruits frais.

Les points de chutes

Situés dans Limoilou, ce sont un organisme qui accueille des jeunes mamans, des résidences pour personnes âgées ou à mobilité réduite, un HLM avec une diversité culturelle et beaucoup de personnes seules, ainsi qu’un Cégep dans le secteur dont un nombre d’étudiant.e.s vivent dans la précarité. L’économie monétaire d’environ 25% par boîte de légumes semble encourager une plus grande consommation de fruits et légumes selon une évaluation faite auprès de jeunes mamans.

Volet Transport

Le Dodge Caravan 7 passagers (financé en 2015 par la Fondation du CSSS de la Vieille-Capitale) est le moyen de transport devenu indispensable au déroulement des activités  du mini marché, du marché ambulant et des boîtes de légumes. 

Outre son utilisation pour les trois volets du P’tit marché solidaire de Limoilou, le transport collectif visait initialement l’accessibilité pour les organismes, projets, résidences et autres milieux de Limoilou à un véhicule facilitant le transport de citoyennes et citoyens dans le cadre d’activités en lien avec la sécurité alimentaire et les saines habitudes de vie. Puisque l’utilisation par les organismes de Limoilou a été timide, le comité de suivi a pris la décision d’élargir le périmètre (à l’extérieur de Limoilou) et les paramètres d’utilisation (par exemple, briser l’isolement). 

Jusqu’à aujourd’hui, huit partenaires utilisateurs ont profité de ce volet, allant de l’utilisation ponctuelle, à celle nécessitant la location du véhicule sur une base régulière. À titre d’exemples :

  • Une résidence pour personnes âgées y a eu recours aux deux semaines pour amener ses résidents faire leurs courses dans deux épiceries et une fruiterie. 
  • Deux marchés solidaires qui se sont inspirés de notre initiative l’ont utilisé pour la cueillette des fruits et légumes vendus lors de leur marché. 
  • Pendant la première vague de COVID-19, ce transport a permis à une distribution alimentaire de livrer des boîtes de denrées alimentaires à des personnes qui ne pouvaient pas sortir de chez elles à cause du confinement.

Défis

Les Défis du PMSL

La difficulté à trouver le financement adéquat demeure un défi pour l’ensemble du PMSL. Les lignes qui suivent présentent les plus grands défis rencontrés selon les volets du projet. Nous avons pu compter sur le soutien financier de plusieurs bailleurs de fonds au fil des ans. À titre d’exemples : Mission Inclusion; Programme SIPPE; Le Centre communautaire Jean-Guy-Drolet qui est aussi le mandataire du projet. La direction régionale de santé publique (DRSP) constitue notre plus grand bailleur de fonds, nous ayant soutenu pendant neuf ans.

Les Défis - Volets mini marché et marché ambulant

L’approvisionnement 

  • La difficulté de planifier la commande de fruits et légumes demeure un défi.  D’une part à cause de la météo difficile à prévoir au moment de la commande. Même si les deux marchés ont lieu beau temps mauvais temps, la pluie (ou le risque de pluie) peut affecter les ventes. D’autre part, l’achalandage aux points de ventes (marché ambulant particulièrement), peut varier d’une semaine à l’autre et d’un moment à l’autre de la journée (avant-midi, versus après-midi). 
  • Capacité limitée de stockage:
    • Des vélos : l’achalandage du samedi nécessite le retour au local à plusieurs reprises durant la saison afin de s’approvisionner. Le temps de déplacement nécessaire entre deux points de vente permet tout juste l’approvisionnement. Cela peut aussi fatiguer les cyclistes.
    • Des réfrigérateurs : le manque d’espace disponible a fait appel à la créativité, par exemple, parfois on a recours à des bacs gardés froids grâce à des gros blocs réfrigérants (Icepacks).

Les autorisations de vente sur voie publique : L’enjeu demeure celui de joindre le plus possible les personnes en situation de pauvreté et vivant dans des secteurs moins bien desservis par un commerce d’alimentation, versus l’incapacité de la ville à octroyer des permis de vente en dehors des sites qui lui appartiennent tels que les parcs et les bibliothèques municipales.  

La promotion : Outre le temps et les moyens à prendre en considération pour faire la promotion, il faut considérer la capacité de répondre à une demande grandissante. 

La main d’œuvre : La pénurie de main d’œuvre et l’horaire atypique (août/septembre, surtout la fin de semaine) rendent plus difficile de trouver les deux cyclistes à chaque saison.

Les Défis - Volet Boîtes de légumes

Mobilisation citoyenne : dès le début du projet, nous avons constaté que les personnes fréquentant Mères et monde et la résidence Saint-Paul-Apôtre (deux des points de chutes visités) vivent de multiples défis tels que les responsabilités familiales, scolaires, le travail, ou encore les problèmes de santé. Donc la mobilisation de personnes fréquentant ces organismes et profitant des boîtes de légumes a été limitée.

Les Défis - Volet Transport collectif

Utilisation suffisante du véhicule : dans le cas de ce volet, le plus grand défi est d’arriver à occuper ce transport assez pour que ses besoins financiers soient comblés tout en assurant sa disponibilité de façon optimale.

Leçons apprises

Leçons apprises

  • Oser expérimenter de nouvelles choses, être créatif. Voici quelques exemples : 
    • Lorsque nous avons débuté nos activités de marché fixe (2013) et de marché ambulant (2014), aucune initiative du genre n’existait à ce moment dans le secteur de Limoilou. Nous nous nous sommes inspirés du marché solidaire Frontenac (à Montréal) et nous avons suivi la philosophie des petits pas avec des projets-pilotes, en questionnant régulièrement les citoyens afin de mieux adapter nos services. Une carte cadeau pour une épicerie a été tirée à la fin de la saison parmi les citoyens qui acceptaient de répondre à nos questions.
    • Dès le premier marché fixe (mini marché), les citoyens ont proposé leur aide. Depuis, ils sont une part importante dans le déploiement de ce volet. À  chaque dimanche au tout début de ce volet, les citoyens impliqués et la chargée de projet se rejoignaient à la salle communautaire avant le montage du kiosque. Ensemble, on préparait un lunch et on dînait tout en organisant le marché. Un petit budget à cet effet a été prévu dans les dépenses du projet.  Par la suite, on montait le kiosque et on vendait les fruits et légumes à la manière planifiée par les citoyens (exemples : prix des fruits et légumes, disposition sur la table, partage des tâches, etc.). 
    • Le marché ambulant a participé à plusieurs événements dans le quartier pour faire la promotion de nos activités. Afin d’attirer les personnes, des activités ont été offertes, par exemple un vélo smoothie; une chasse à la patate (activité simple à réaliser, très peu coûteuse et attire tous les enfants ainsi que leurs parents); collation offerte (par exemple une verrine de légumes, un fruit).
  • Se déployer à petits pas; 
  • Faire place aux citoyens, partir de leurs besoins et adapter les actions à leur réalité;
  • Le travail collaboratif, en inter-sectorialité : Respecter la capacité d’implication des partenaires.  Celle-là peut être à géométrie variable, où chacun s’implique de la façon qui lui est possible. Par exemple, un partenaire choisit d’être sur le comité de suivi, alors qu’un autre contribue à l’approvisionnement en légumes en faisant dons de surplus de leur jardin collectif. 
  • Le financement et un minimum de coordination sont nécessaires pour déployer et/ou maintenir les actions mises sur pied;
  • Avoir du plaisir.

Le PMSL travaille fort pour s’adapter aux besoins des citoyens en situation de pauvreté. L’accessibilité physique et économique aux aliments est toujours au cœur du projet, dans le but d’aider les citoyens à manger du mieux possible et ce, avec un budget restreint. Ce qui caractérise le PMSL :

  • Être une alternative aux aides alimentaires qui n’arrivent à joindre qu’une fraction des personnes en situation de  pauvreté; La majorité des gens qui ont faim ne fréquentent pas les banques alimentaires, selon Elaine Power (chercheure dans le domaine de la pauvreté au Canada) : « 65 à 80 % des familles qui ne mangent pas à leur faim ne vont jamais dans les banques alimentaires. Elles sont chez elles, et elles ont faim. » Source
  • Les raisons pourquoi les personnes en situation de pauvreté ne vont pas dans une distribution alimentaire peuvent varier. Parmi ces raisons : service peu ou pas connu, manque de transport, la honte de recourir à ce service et atteinte à la dignité de la personne (« troquer sa dignité pour de la nourriture »), problématique d’accueil et de préjugés dans certaines distributions alimentaires, qualité/diversité des aliments offerts versus un manque de compétences alimentaires pour les cuisiner, etc. Un marché solidaire (fixe ou ambulant) offre un accès économique et physique où l’on peut choisir des aliments selon ses goûts, son budget. Nous vendons à l’unité autant que possible pour accommoder les personnes seules par exemple et éviter le gaspillage alimentaire et budgétaire.
  • Demeurer une alternative aux marchés publics traditionnels (volets mini marché et marché ambulant), où l’on trouve des aliments à prix peu ou pas abordable pour les personnes en situation de pauvreté ; Les aliments vendus dans les marchés publics traditionnels sont chers pour une personne qui a un budget serré. Dans le cadre du P’tit marché solidaire de Limoilou, nous achetons des légumes au prix du gros auprès d’agriculteurs locaux et nous les revendons au prix coûtant. Nous ne faisons pas de profit. Les citoyens en situation de précarité sont ainsi contents de pouvoir se procurer des légumes locaux à un prix abordable. Malheureusement, il y a des citoyens pour qui ça demeure encore trop cher. Le faible revenu demeure la cause des causes de la pauvreté.
  • Pallier au manque de transport et aux déserts alimentaires (particulièrement dans les quartiers de Lairet et Maizerets;
  • Offrir une alternative où sécurité alimentaire et saine alimentation s’arriment;
  • Encourager la production locale et diminuer le gaspillage alimentaire en :
    • Se procurant des surplus de jardins collectifs pour les rendre accessibles;
    • Achetant, lorsque possible, des légumes « moches »;
    • Vendant autant que possible à l’unité, en fonction des besoins des client.e.s
  • Le citoyen est au cœur du projet, impliqué à toutes les étapes (réfléchir, décider, agir). Cela aide à mettre sur pied et maintenir des actions concrètes et qui répondent à des besoins réels.

Le PMSL est désormais dans deux livres, présenté comme une initiative porteuse pour le milieu: 

  • CANADIAN COMMUNITY AS PARTNER
    Theory & Multidisciplinary Practice, 5th edition. 
    Vollman, A.; T. Anderson E. et Mc Ferlane J.

Perspectives Futures

Perspectives futures

Dans le futur, nous désirons mettre en place des moyens pour joindre davantage de citoyennes et citoyens de Limoilou en situation de précarité. Voici quelques-unes des idées que nous voulons explorer:

  • Déployer le marché mobile sur semaine; 
  • Avoir plus de vélos et/ou augmenter la capacité de stockage de ceux-là et/ou utiliser un camion réfrigéré;
  • Augmenter la capacité de stockage des denrées: achat d’un frigo commercial.

Le PMSL est actuellement partenaire d’un projet plus récent en sécurité alimentaire. Pour un système alimentaire durable et intégré dans Limoilou est un projet qui rassemble plus d’une vingtaine de partenaires de huit secteurs différents. Des actions structurantes sont prévues sur une période de cinq ans afin de contribuer à renforcer la sécurité alimentaire à l’échelle des 3 quartiers de Limoilou. On vise à favoriser l’employabilité, comprendre/contourner les barrières d’accès aux aliments, diminuer le gaspillage alimentaire, contribuer à améliorer les compétences alimentaires de personnes en situation de précarité et bonifier l’accès aux aliments par le biais des actions du PMSL. les partenaires ont convenu de l’importance de consolider  les actions concrètes mises sur pied dans le cadre du projet, une condition essentielle au renforcement de la concertation et à la durabilité de nos actions, dont celles du PMSL.

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